(extraits)
« Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de toi Emmanuelle Lévy, de ton parcours… de ta vie, ton œuvre ?
Alors, pour faire simple, j’ai un parcours qui commence dans la recherche en sociologie. Aujourd’hui, je suis coach, formatrice et consultante dans un cabinet qui accompagne les collectivités territoriales. Mon approche est teintée par cette formation en sociologie des organisations. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est de mettre en mouvement les personnes, les équipes et les organisations. J’aime travailler avec le corps, car je crois beaucoup à la mise en mouvement des idées, mais aussi des corps.
Quel est ton regard sur le désengagement des collaborateurs et les défis du recrutement ? Quels enjeux observes-tu aujourd’hui, et comment vois-tu l’avenir ?
Eh bien, je dirais que les managers eux-mêmes traversent une période complexe, avec des responsabilités énormes pour engager des équipes parfois démotivées. Ils sont souvent eux-mêmes fragilisés. Ce n’est pas un désengagement total, mais un découragement face aux contraintes et à l’ampleur des défis.
Au-delà de ça, on observe aussi que beaucoup de collaborateurs hésitent de plus en plus à se tourner vers des postes de manager. Que penses-tu de cette situation Emmanuelle Lévy?
Absolument, et pour de bonnes raisons ! La fonction managériale est devenue multi-tâches. Le manager est à la fois un organisateur du travail, un coach pour chaque collaborateur, une oreille attentive… On en demande beaucoup trop, et ça peut décourager.
Dans ta pratique, comment interviens-tu pour accompagner les organisations dans ce contexte ? Quelles sont tes méthodes pour aider à faire bouger les choses ?
Je dirais que mon fil rouge, c’est le dialogue. Créer des espaces où les gens peuvent se parler, remettre du lien. J’organise aussi des groupes de co-développement, où chacun peut travailler sur sa posture, s’entraider et grandir collectivement. Parfois, j’introduis même des activités comme le tango pour aborder des questions de leadership de manière différente !
Et la qualité de vie et des conditions de travail, pour toi, c’est un mythe ou un objectif atteignable ?
Pour moi, c’est essentiel, mais attention à ne pas confondre bien-être au travail avec la simple mise en place de « conforts » comme les baby-foots ou les petits-déjeuners. La QVT, c’est bien plus que ça : elle concerne l’organisation du travail, le sens des missions, la reconnaissance, l’autonomie… Une vraie démarche QVT aborde tous les aspects de l’organisation.
Pourrais-tu nous partager une belle histoire de management qui t’a marquée ?
J’ai en tête l’histoire d’un directeur dans une entreprise de transport qui, en arrivant, a su complètement transformer la qualité du dialogue social et des relations de travail. Avec une grande humanité et beaucoup de respect pour la culture de l’entreprise, il a su avancer sur des sujets bloqués depuis longtemps. C’était un bel équilibre entre fermeté sur les attentes et ouverture au dialogue. Un exemple inspirant !
Et ton mot de la fin ?
Optimisme. Nous vivons une période complexe, mais il y a beaucoup d’initiatives et de personnes qui agissent pour un monde du travail meilleur. Nous avons cette responsabilité de contribuer à retisser les liens dans nos organisations et de rester optimistes face aux défis.
Merci infiniment, Emmanuelle ! »
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